Voici l’histoire sordide du flûtiau maudit et de ses conséquences collatérales.
12 octobre 1492, Amérique. Pour séduire la belle Poukatikak, le jeune et brave Kakopuki fabrique un beau flûtiau dans une canine de jaguar (ce qui est dangereux). Tout émoustillé, il l’offre à l’élue de son cœur. Mais le moment est mal choisi, car Christophe Colomb débarque, prend le flûtiau et s’en retourne en la péninsule ibérique. Poukatikak a envie de pleurer, mais elle n’y parvient pas car elle meurt. Kakopuki est bien triste et il se suicide avec un crocodile. Quant à Christophe Colomb, il rentre au bercail avec une sévère gastro-entérite et, se croyant perdu, il offre le flûtiau à un mouton (qu’il a confondu avec quelqu’un d’autre). Le mouton est content, mais il attrape la tuberculose et contamine tout son troupeau qui ne tarde pas à décéder. Chagrin, le berger s’approprie le flûtiau et se console en jouant un petit air. Malheureusement, la gangrène lui dévore subitement la tête et il meurt. Témoin de la scène, un voleur vole le flûtiau et va le cacher dans sa cachette. Mais la maréchaussée l’interpelle tandis que la susdite cachette est anéantie par un incendie inopiné. Un séminariste, friand d’histoires extraordinaires, décide d’examiner le flûtiau, puis il meurt, comme on pouvait s’y attendre. Un condamné à mort est chargé d’enterrer le flûtiau : il s’exécute mais périt sous les crocs de fourmis rouges. Les siècles suivants oublient le flûtiau, jusqu’à ce qu’un caniche le déterre le 3 juillet 2012 (quelques jours avant d’être écrasé par une pelleteuse).
Offert au NJP par la direction d’un festival concurrent, le flûtiau sera remis à un spectateur, à l’issue d’un tirage au sort implacable. Bonne chance à tous !
Par Romain Dieudonné
